A special witcher (french)

"Mmh, d'après les empreintes, sa tanière doit être au nord."

Je me redressai lentement, les genoux encore raides après avoir examiné la piste laissée par la wyvern. Comme vous pouvez vous en douter, j'avais entamé la deuxième épreuve : la chasse à la wyvern.

C'est l'un des éléments essentiels pour préparer l'Épreuve des Herbes, une étape redoutée de tout aspirant sorceleur.

"Je devrais d'abord rassembler les ingrédients pour l'appâter… mais vu le déluge, je vais devoir trouver un abri rapidement."

Je me dirigeai vers la rivière à la recherche de nerprun, mais quelque chose attira mon attention : deux noyeurs pataugeaient dans l'eau, leurs silhouettes déformées par la pluie battante.

Soupirant, je tirai mon épée de son fourreau et levai la main pour invoquer Quen, un signe protecteur que Vesemir m'avait appris. Depuis l'épreuve des éléments, il n'avait cessé de m'entraîner aux signes, et je commençais à mieux comprendre leur utilité.

Les signes des sorceleurs :

Aard : Une onde de choc capable de repousser ou déstabiliser les ennemis.

Axii : Un signe de confusion qui peut désorienter un ennemi ou forcer quelqu'un à répondre honnêtement.

Yrden : Un piège magique qui ralentit tout ce qui entre dans sa portée.

Igni : Une explosion de flammes, parfaite pour infliger des dégâts ou allumer des barils explosifs.

Quen : Une barrière protectrice qui absorbe un coup, sauvant parfois la vie d'un sorceleur.

Quant à Hrívë Estel, le signe mystérieux que j'ai obtenu, je ne savais toujours pas ce qu'il représentait. Yen pensait que c'était lié à un ancien dialecte elfique, mais aucune des recherches ne l'avait confirmé.

Revenant à mes adversaires, je me concentrai sur les noyeurs qui semblaient m'avoir repéré. Le plus proche bondit en avant, ses griffes tendues. Je ripostai immédiatement avec Aard, l'envoyant valser dans la rivière. À présent, je n'avais plus qu'un seul ennemi à gérer.

Il lança un premier coup de griffe que j'esquivai avant de contre-attaquer d'un revers d'épée, tranchant net sa main. Son hurlement strident résonna dans l'air tandis qu'il se préparait à sauter sur moi, mais je ripostai avec Igni, projetant une vague de flammes qui consumèrent son visage. Une fois à terre, un coup précis suffit pour le décapiter.

L'autre noyeur, encore étourdi par sa chute dans la rivière, revint à la charge. Je levai la main et lançai Axii. Il s'arrêta net, désorienté. Profitant de l'occasion, je plantai mon épée directement dans son crâne.

"Et voilà. Une bonne chose de faite." Je rengainai mon épée en soupirant. "Malheureusement, je n'ai pas le temps de récupérer leur cerveau."

Je plongeai dans la rivière à la recherche de nerprun, une plante rare dont l'odeur pouvait attirer une wyvern à des kilomètres. Une fois la tige arrachée, je refis surface et me dirigeai vers une grotte non loin où je m'étais réfugié auparavant.

Mon cheval était toujours là, paisible malgré la pluie qui avait enfin cessé. Je caressai doucement sa crinière avant de m'asseoir près du feu que j'avais laissé brûler.

[Je devrais lui donner un nom. Peut-être… Éclipse ? Non, trop dramatique. Ou alors Tempête ? Mmh, je déciderai plus tard.]

Prenant un bol d'argile, je commençai à écraser les feuilles de nerprun pour en faire une pâte épaisse et collante. Le temps semblait filer sans que je m'en rende compte, et lorsque je levai les yeux, le ciel s'était dégagé.

"Il est temps."

Je pris la brebis que j'avais préparée comme appât et me dirigeai vers une plaine où les traces fraîches de la wyvern étaient encore visibles. Attachant la brebis à un arbre, je répandis la pâte de nerprun sur sa laine, l'odeur piquante se dissipant rapidement dans l'air.

"Désolé, petite brebis. Dis-toi que grâce à toi, je pourrai passer cette épreuve."

Je tapotai doucement sa tête avant de me glisser dans un buisson proche. Assis en tailleur, je fermai les yeux et me mis en position de méditation.

[Bien. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre.]

Je calmai ma respiration, laissant les bruits de la plaine m'envahir. Chaque craquement de branche, chaque souffle de vent pouvait annoncer l'arrivée de ma proie.

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"CRYYYYYYYYYYYYA!"

Un cri perçant me tira brutalement de ma méditation. J'ouvris les yeux pour voir une ombre massive tournoyer dans le ciel. Là, dans la plaine, la wyvern avait trouvé son appât : la brebis. Elle bondissait autour de l'animal terrifié, ses griffes creusant le sol et ses ailes battant l'air avec une puissance terrifiante.

Mon cœur accéléra. Attrapant mon épée et mon arbalète, j'enduis rapidement la lame d'huile contre les draconides. Je lançai un Quen pour me protéger, sentant la barrière magique vibrer autour de moi. Pas de temps à perdre.

Je courus vers la wyvern, la pluie s'étant arrêtée, mais l'air restant lourd. Elle planta ses crocs dans la brebis, mais au moment où je frappai son aile droite, elle pivota brutalement, balançant sa queue dans ma direction.

L'impact fut violent. Je fus projeté contre un tronc d'arbre, le souffle coupé. Heureusement, Quen absorba le choc, mais la douleur me rappela que je jouais avec un adversaire capable de me réduire en miettes.

[Même avec Quen, je ne tiendrai pas longtemps face à elle si je ne fais pas attention.]

Relançant le signe protecteur, je me relevai juste à temps pour esquiver une morsure. La wyvern rugit, ses yeux fixés sur moi avec une fureur instinctive. Ses griffes labouraient le sol, et sa queue fouettait l'air, créant des rafales qui soulevaient la poussière.

Je pivotai, esquivant une attaque, et tranchai sa patte arrière dans un mouvement fluide. Du sang jaillit, mais cela ne fit qu'attiser sa rage. Elle tenta de m'écraser de son aile, et cette fois, je répliquai avec Aard. L'onde de choc la repoussa légèrement, me donnant une ouverture pour frapper son flanc.

"Ahh… Ahhh…" haletai-je, reculant pour reprendre mon souffle. La douleur dans mon dos me rappelait que chaque seconde de ce combat était une épreuve.

[Pourquoi est-ce que je souris ?]

Je pouvais sentir mes lèvres s'étirer en un rictus involontaire. L'adrénaline, la peur, l'excitation… Tout se mélangeait.

[Est-ce que je suis vraiment un accro au combat ?]

La wyvern, bien que blessée, se remit en position. Ses ailes battaient plus lentement, mais ses yeux brûlaient de détermination. Je pris une profonde inspiration, concentrant mon énergie dans ma main droite.

Cette fois, elle chargea sans retenue, et au moment où elle bondit, je lançai une vague glaciale directement sur sa tête. La glace se forma instantanément autour de ses yeux, la faisant tituber en arrière avec un rugissement de douleur.

C'était le moment. Rassemblant mes dernières forces, je préparai deux signes à la fois : Igni dans une main, Aard dans l'autre.

"Allez… Tiens bon," murmurai-je pour moi-même.

Je projetai les deux sorts en même temps. L'explosion fut instantanée, une vague de flammes et de vent s'abattant sur la wyvern. La force du choc me renvoya contre un rocher. La douleur irradia dans tout mon corps, mais Quen avait amorti le pire.

Lorsque la poussière retomba, je vis la wyvern gisant sur le sol. Ses ailes étaient calcinées, son souffle laborieux, mais ses yeux, à moitié gelés, brillaient encore de haine.

Je me redressai, essuyant le sang qui coulait de ma lèvre, et marchai lentement vers elle, mon épée prête.

"Désolé, mais j'ai besoin de tes glandes," murmurai-je en plantant ma lame directement dans son crâne.

La wyvern s'effondra dans un dernier spasme, puis resta immobile.

"Pfiou… Quel combat," soufflai-je en m'agenouillant brièvement pour reprendre mes esprits. Mon corps tremblait encore, entre fatigue et adrénaline.

Une fois les glandes extraites, je me tournai vers la brebis. Elle respirait encore, ses gémissements de douleur brisant le silence oppressant de la plaine.

"Merci pour ton aide… Puisses-tu reposer en paix," murmurai-je en lui offrant une mort rapide.

Je nettoyai ma lame avant de la rengainer. En me dirigeant vers mon cheval, je jetai un dernier coup d'œil au château, visible au loin.

"Bientôt, l'Épreuve des Herbes," murmurai-je en serrant les poings avec détermination.

Grimpant en selle, je me tournai une dernière fois vers la plaine avant de murmurer : "Mais pour l'instant, rentrons."