Chapter 4: Apocalypse
Les fleurs de sakura flottaient sous le soleil d'après-midi transformant le sol sous les cerisiers en mer de rose. Ce spectacle était admiré par Aurélien au troisième étage de l'académie Fujimi.
Ce serait un euphémisme de dire que sa tenue n'avait pas attiré l'attention, ce n'est pas tous les jours qu'on voit dans une académie fournissant un uniforme obligatoire, un jeune homme portant un habit fantaisiste et une canne à l'effigie morbide. Un étudiant normal aurait subi une grosse réprimande de la part de ses professeurs, cependant le fait qu'il soit l'un des meilleurs étudiants de l'académie et d'être candidat à l'une des plus importantes Université du pays lui donnait un certain laxisme où les professeurs ferment volontairement les yeux sur ses excentricités.
Ses camarades de classes le regardaient étrangement, mais ce n'était pas nouveau. Même avant sa fusion avec un technoprêtre il préférait passer son temps dans les livres et ses petites inventions, ce qui n'a pas aidée à se former une vie sociale actif, pas qu'il s'en souciait. De plus, cela n'a pas contribué qu'un de ses parents soit européen et l'autre japonais dans un pays légèrement xénophobe.
Il avait passé la matinée dans ses cours réguliers, mais dès la cloche de l'après-midi il se rendit dans un coin discret du troisième étage pour observer une dernière fois la ville tranquille qu'il a connu depuis ses trois ans. Avant même de pouvoir en prendre conscience, son compte à rebours s'acheva.
[Quête accomplie. Évaluation de la quête: b+. Présence détectée dans l'académie Fujimi bonus accordé.]
[Récompenses reçu]
[Manuel de l'épéiste de la Famille Cambell]
[Récompense bonus: plan du Lucius Pattern Lasgun]
Un plan et un manuel apparurent dans la main droite d'Aurélien. Rangeant le plan dans l'une des poches de son manteau pour une utilisation ultérieure, son attention se porta sur le manuel qui l'interpellait.
Aurélien : Système, la famille Cambell est-t-elle réputé dans l'art de l'épée?
[Pour un monde comme le vôtre, elle serait qualifiée pour être dans les meilleurs techniques de combats, mais dans leur monde d'origine ils sont au mieux qu'une force de second ordre.]
Ces informations obtinrent l'intérêt d'Aurélien. Apprendre ces techniques lui permettrait d'augmenter ses chances de survie. Sachant, que ce n'est ni le lieu ni le moment pour penser à de telles choses, il rangea précieusement le manuel dans son sac.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'arrivée du mana ne déclencha pas immédiatement le chaos général. Ce n'est qu'au fil du temps, qu'Aurélien remarqua une accumulation de phénomènes. D'abord des accidents routiers qui s'accumulent, le bruit ambiant en croissance, de la fumée à l'horizon, des gens qui courent certains comme s'ils avaient le diable à leur trousse, puis les cris d'horreur raisonnant dans les rues. Il ne fallut pas longtemps avant d'entendre la voix du directeur résonner sur les microphones de l'Académie.
Directeur : Attention, étudiants. Nous avons une urgence. Tous les étudiants et le personnel doivent évacuer immédiatement. Tous les étudiants et le personnel doivent rester - quoi ?! Comment êtes-vous arrivé ici ?! NON! RESTEZ EN ARRIÈRE! RESTEZ EN ARRIÈRE! NON-AAARRRGGGH! ÇA FAIT MAL! ÇA FAIT MAL!
Le bruit de mastications et d'os qui se brisent, fut entendu jusqu'à ce que le microphone soit débranché.
Pendant quelques secondes plus aucun bruit ne se fit entendre. C'était comme si le monde s'était mis en pause pour laisser une dernière fois à ses habitants un léger sursis. Cependant, la paix fit instantanément place au chaos d'une horde d'étudiants et d'enseignants paniqué par ce qu'ils avaient entendu. Dans leur fuite, ceux qui tombaient au sol ou qui était moins rapide que les autres étaient sans aucune hésitation bousculée et piétiné par ceux qu'ils considèrent comme leurs camarades de classe. Les malheureux qui subissaient ce sort était transformé en un tas de chair sanguinolant.
Pourtant la fuite n'était pas la solution. Des cris excités de monstres assoiffés de sang rugir au premier étage du bâtiment, comme s'ils savaient que c'était l'heure du buffet.
Aurélien avait échappé à la foule en se cachant derrière l'un des piliers près d'une fenêtre. De sa position, il pouvait voir que la cour de l'école était devenue une scène digne d'un film d'horreur. Des morts-vivants pourchassaient les étudiants qui était pris d'une hystérie collective face au danger.
La plupart des zombies semblaient être lent et maladroit, n'ayant que le nombre comme avantage, mais Aurélien remarqua que certains d'entre eux ont des caractéristiques particulières. C'est ce qu'il pensa en voyant l'un d'entre eux atteindre la vitesse d'un sprinter olympique pour rattraper deux étudiantes.
Plutôt que de fuir et de se cacher ou d'aider les autres étudiants, Aurélien s'obligea à contempler ce spectacle. C'est une chose de voir des visions d'un autre monde en guerre constante, c'en est une autre de le vivre. C'était maintenant sa nouvelle réalité, il savait qu'il devait s'y adapter, s'il ne voulait pas rejoindre la fausse commune qu'était devenue son monde.
Aurélien pensa: C'est ce qu'a toujours été l'évolution soit on s'adapte soit on disparaît dans l'oubli, peu importe que l'on soit un bon samaritain ou le plus fou des psychopathes, au final la nature ne permet l'existence que des plus forts ou des plus adaptatifs.
Au bout d'un moment, les étages supérieurs de l'Académie se vidèrent de la majorité de ses occupants. Le premier étage et les escaliers étaient devenus une zone de mort certaine. Les cris de secours des adolescents s'affrontaient à ceux des monstres et des mourants. Cela faisait déjà 15 minutes que le chaos s'est répandu au sein du bâtiment, Aurélien vit pour la première fois l'un des morts-vivants en face à face, qui sortait de la cage d'escalier.
Voyant qu'il s'agissait d'un des zombies lents, Aurélien s'approcha de lui jusqu'à atteindre 4 mètres. Instantanément, l'un de ses mechadendrites jaillit de sous son manteau et s'agrippa au torse du mort-vivant. En réaction, ce dernier continua de balancer ses bras en direction du seul être vivant à sa portée visuelle, comme s'il n'avait pas remarqué l'objet métallique qui le maintenait. Continuant à observer ces réactions, Aurélien évaluât ce type de zombie comme une menace faible hormis s'il était en grand nombre dans un espace exigu.
Le mechadendrite le rapprocha de son maître tout en le maintenant en l'air, Aurélien observa les yeux du mort-vivant avec une fascination morbide. Il se demandait s'il restait quelque chose d'humain en eux, mais en voyant les yeux de la créature remplis uniquement par le désir de rassasier sa faim, il en vint rapidement à une conclusion.
Aurélien dit au zombie: Vous autres pauvres hères avez été privé de ce qui fait de vous des êtres humains, sans conteste un châtiment pire que la mort. Pourtant en te regardant je ne ressens pas de la haine mais de la pitié. Je ne sais pas encore où mon chemin me mènera, cependant je te fais la promesse à toi et tous tes semblables que je vous délivrerais de cette malédiction qui vous ronge. La divinité qui ma choisit ma donnée l'opportunité de chasser les ténèbres de ce monde et d'en reconstruire un nouveau sur les cendres de l'ancien.
Aurélien dégaina la lame cachée dans sa canne, puis enfonça la pointe dans le crâne du mort-vivant. Le mechadendrite projeta le cadavre par la fenêtre la fessant éclater en dizaines de morceaux.
Aurélien: Puisse-tu renaître pour servir au mieux les intérêts de l'humanité!